GONG
Lorsque la série d'images aligne des unités immobiles, comme c'est le cas pour "Gong", suite de quatre photographies, c'est à l'espace intermédiaire que Nicolas Fournier s'intéresse. Un fragment d'arrière-plan peut alors être mis en prolifération d'une image à l'autre et ce jusqu'à ce qu'il envahisse la dernière, ronge la qualité testimoniale de l'ensemble en nous incitant à suivre les aventures du détail, à nous intéresser à une reconfiguration qui s'organise suivant un schéma très précis. La forme non intentionnelle de l'intervalle produit par le hasard devient alors l'éléments structurant d'un véritable espace mental. D'autre fois. l'ensemble des images qui constituent une animation se trouve occuper un seul plan sur lequel les instants s'empilent. L'action reproduite se devine plus qu'elle ne se laisse appréhender dans cet écheveau de lignes que réunissent des points de recoupement ou qui ouvre l'éventail d'une courbe, déclinée jusqu'à ce qu'elle se défasse. Les tracés juxtaposés nouent et dénouent l'espace en faisceaux de lignes de force.
Hervé Laurent